Loi d'Ohm locale

MéthodePrésentation du modèle de Drude (1900)

Dans un conducteur métallique (« ohmique ») soumis à une tension électrique, les électrons de conduction se mettent en mouvement.

On définit l'intensité I du courant électrique et le vecteur \(\vec j\) densité de courant électrique :

\(I = \frac{{dq}}{{dt}}\;\;\;\;\;;\;\;\;\;\;\vec j = {\rho _m}\vec v\;\;\;\;\;\;\;;\;\;\;\;\;\;\;I =\iint_{(S)}\vec j . \vec n dS\)

Avec :

  • \(\rho_m\) : densité de charges mobiles (\(\rho_m=nq\), où \(n\) est la densité de charges mobiles).

  • \(\vec v\) : vitesse des porteurs de charge \(q\)

Soit \(\vec E\) le champ électrique responsable de la mise en mouvement des charges mobiles.

  • Une charge mobile est d'une part soumise à la force électrique :

    \({\vec f_{el}} = q\vec E\)

  • Elle est également soumise à une force due aux charges fixes qui composent le réseau cristallin du conducteur métallique.

    On modélise cette force par une force de type « frottement fluide » :

    \({\vec f_{res}} = - k\vec v\)

    où k est une constante phénoménologique, dépendant du conducteur ohmique considéré.

FondamentalLoi d'Ohm locale et conductivité d'un conducteur ohmique

Le PFD appliqué (dans le référentiel du laboratoire) à une charge mobile donne alors (m désigne la masse d'un porteur de charge) :

\(m\frac{{d\vec v}}{{dt}} = q\vec E - k\vec v\;\;\;\;\;soit\;\;\;\;\;\frac{{d\vec v}}{{dt}} + \frac{k}{m}\vec v = \frac{q}{m}\vec E\)

On pose :

\(\frac{1}{\tau } = \frac{k}{m}\)

Avec \(\tau\) le temps de relaxation du milieu ohmique.

L'équation différentielle devient :

\(\frac{{d\vec v}}{{dt}} + \frac{1}{\tau }\vec v = \frac{q}{m}\vec E\)

Si l'on suppose le champ électrique constant (indépendant du temps), la solution de cette équation différentielle est :

\(\vec v = \vec A\exp ( - \frac{t}{\tau }) + \frac{{q\tau }}{m}\vec E\)

En régime permanent (pour \(t>>\tau\)) :

\(\vec v = \frac{{q\tau }}{m}\vec E\)

Le vecteur densité de courant s'en déduit :

\(\vec j = nq\vec v = \frac{{n{q^2}\tau }}{m}\vec E\)

On pose :

\(\sigma = \frac{{n{q^2}\tau }}{m}\)

la conductivité électrique du milieu.

AttentionLoi d'Ohm locale

Pour un conductivité ohmique de conductivité \(\sigma\) (et de résistivité électrique \(\rho=1/\sigma\)) :

\(\vec j = \sigma \vec E = \frac {1}{\rho} \vec E\)

La loi d'Ohm locale est ainsi expliquée à partir de la limitation de la vitesse de migration des porteurs du fait de leurs interactions avec le milieu matériel (les cations fixes du réseau métallique).

Ordres de grandeur :

Les porteurs de charge sont des électrons.

Le tableau suivant donne les conductivités de quelques métaux usuels à température ambiante (300 K) :

Métaux

Ag

Cu

Au

Al

Hg

\(\sigma\;(10^7S.m^{-1})\)

6,21

5,88

4,55

3,65

0,10

Pour le cuivre, on peut évaluer le temps de relaxation :

\(\tau = {2,4.10^{ - 14}}\;s\)

Le régime permanent est atteint très rapidement, du moins tant que les durées caractéristiques de variations du champ \(\vec E\) sont très supérieures à \(10^{-14}s\).

Ainsi, la loi d'Ohm locale restera valable tant que les fréquences du champ électrique ne seront pas trop élevées (c'est l'ARQS, approximation des régimes quasi-stationnaires).

ComplémentRésistance électrique et loi d'Ohm macroscopique

On considère un conducteur ohmique cylindrique de section transverse \(S\) et de longueur \(L\) (un fil électrique en cuivre, par exemple).

Le champ à l'intérieur du fil est (en régime indépendant du temps) :

\(\vec E = \frac{{{V_A} - {V_B}}}{L}\;{\vec u_x}\)

D'après la loi d'Ohm locale :

\(\vec j = \sigma \vec E\)

Par ailleurs :

\(I=\iint_S\vec j.\vec n dS\)

D'où :

\(I = \sigma ES = \sigma S\frac{{{V_A} - {V_B}}}{L}\;\;\;et\;\;\;{V_A} - {V_B} = \frac{L}{{\sigma S}}I\)

On pose :

\(R = \frac{L}{{\sigma S}}=\frac{\rho L}{S}\)

la résistance électrique du fil.

Alors (en convention récepteur) :

\({V_A} - {V_B} = RI\;\;\;\;\;(Loi\;d'Ohm\;macroscopique)\)